Kashim Del Ak'Har, le culte du Néant
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Heul
Lundi 2 Flovor 639 à 17h53#
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Kashim Del Ak'Har, le culte du Néant

Acte I : Rédemption


Chapitre 1 : Prologue


Les lacs enchantés, quel nom intéressant pour ces lieux qui ont causé ma perte... J'ai passé la plupart de mon temps dans la solitude, noyé par mes propres larmes et mes quelques rêves. J'ai presque tout acquis, le savoir, la richesse et ce palais. Mais c'est en ce jour que je renonce à cette vie de "seigneur" pour un retour aux sources, sans cette monstrueuse demeure qui m'a tant pourri intérieurement. La solitude est amère, c'est une certitude que j'ai acquise après l'avoir cottoyé pendant tant d'années. Elle a nourri ma tristesse, engendrée ma colère. Je suis passé du Stère au démon, du gentil mari au guerrier cruel. Je ne souhaite guère participer à cette guerre entre cités, je veux juste être libre de choisir ma voie, celle du mal. Les Ténèbres offrent bien des choses, elles me permettent de me détacher de mon envie de tout savoir. J'ai fermé les livres, j'ai dressé mes lames. Je quitte mon chez moi pour un nouveau voyage sur le monde des 12, espérant encore soulager le mal qui me ronge et répondre aux questions qui me torturent sans cesse. Pourquoi suis-je tombé dans cette folie ? Pourquoi ne suis-je pas heureux ? J'ai eu une famille aimante au sein des Draoidh Arthaïr, j'ai pu connaître l'amour avec une femme mais qui pourtant a mal terminé, mais au moins j'ai été apprécié, en tant qu'homme et Pandawa.

Je regarde ces eaux magiques une dernière fois, allongé dans l'herbe humide. Des lumières semblent se mouvoir dans l'air ambiante, rendant cet espace encore plus féérique. Elles arrivent à m'apaiser quelques instants et je ferme les yeux, cherchant un peu de répis dans cette accumulation de souffrance. Je décide tout de même à me redresser, il est tant que je parte. Je regarde mon vieil habitat au loin, songeant à toute cette richesse intellectuelle que j'abandonne au sein de mon ancienne bibliothèque mais je garde tout de même le plus important, mon recueil du savoir. J'y ai rassemblé diverses anecdotes découvertes tout au long de ma petite vie, mélangées à quelques légendes ou conseils. Je ne sais pas si j'ai la force de le poursuivre mais j'en garde une valeur sentimentale, c'est le dernier lien que je conserve de mon passé, excepté bien sûr de mon nom : Heul.

Je finis par quitter ces lieux de souvenirs, trainant le pas vers un destin de simple nomade, de vagabond cruel. On peut me comparer comme étant simple anarchiste, ne suivant aucune règle, aucun pouvoir. J'ai beau être démon, je ne suivrai jamais les ordres de Brakmar et d'Oto. Personne ne me dirige, je resterai libre. Le sédentarisme m'a privé de trop de choses, il est en majeure partie responsable de ma perte. Je n'ai pas de destination précise mais je me décide tout de même de retourner aux sources, de retrouver mes origines. Je me dirige vers la contrée d'Amakna afin de retrouver ma Terre Natale : Pandala. La route sera longue mais je préfère néanmoins marcher. Le vent me fait du bien, me soulage des quelques courbatures que m'a laissé mon oisiveté. Mon périple débute, me laissant spectateur et acteur du plus grand voyage de mon existence. Je suis le seul maître de mon histoire...


Message édité par Heul Mercredi 25 Flovor 639 à 17h54.
Heul
Jeudi 5 Flovor 639 à 13h38#
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Chapitre 2 : Pluie de souvenirs

Je quitte cette région qui fut chère à mon coeur, sans réel regret. Me voici libre de ce passé, avançant vers un nouveau périple, luttant cette pluie battante qui symbolise pleinement mes pensées actuelles. Je continue cependant ma route, dans ce sol devenu boueux. Je me remémore mes passages chez les Koalaks, courant vivement jusqu'à mon ancien palais. Je me souviens de l'instant où, après de nombreux efforts, j'ai pu m'offrir cette maison, dans l'espoir de ne plus être seul. J'ai offert mon habitat aux habitants d'Arthaïr, ma première famille. Les rires, les débats, les joies et les peines, nous avons tant partagé. La fin de ce rêve m'a causé une douleur difficile à définir. C'est avec eux que j'ai pu rencontrer ma première et dernière épouse. J'ai connu l'amour mais il s'est terminé. Est-ce ces malheurs qui m'ont tant changé ?

Mon entrée en Amakna n'est guère mieux, j'ai passé énormément de temps dans cette vaste région, notamment dans ma recherche de dialogues et de connaissance. Elle renferme une histoire intéressante en elle même. Je me rappelle ainsi quelques aventures dont j'ai pu participer en ces lieux, notamment lors de mes contrats de Stère, lorsque je faisais parti de ce clan. Le mercenariat est intéressant et confère de nombreux avantages, mais je préfère désormais l'effectuer de mon propre chef, sans contrainte, sans limite, sans règle. Je me demande si je ne deviendrai pas un peu "anarchiste" d'ailleurs... J'ai passé de longues heures à travailler également dans les champs des Ingalls, ayant pu vivre dignement tout en affrontant ma maladresse. Chaque odeur me rappelle ces temps anciens, ces senteurs de blé et de Lin, ces sensations d'être en communion avec la nature environnante. Même les petites créatures de la zone me laissent un peu nostalgique de cette époque. Les pious qui chantonnent, les Tofu qui arpentent chaque recoins amaknéens.

Les bons souvenirs font cependant place à quelques douleurs oubliées. Des chutes, des épuisements, des combats me rappellent que la vie n'était pas si rose. Le sang fut versé, le sol est marqué de certains de mes actes d'antant. Mes émotions semblent se disputer, se livrer une guerre afin de me conquérir, ou plutôt mon mental. Je suis encore assez instruit pour comprendre la situation, mais je ne peux guère lui résister. Je continue ma route, titubant par moment suite à mes quelques migraines, pour arriver à Astrub, le premier village que j'ai pu découvrir après mon départ de Pandala. J'ai débuté mon indépendance ici, j'ai commencé à réellement travailler en ces terres. Je me suis construit derrière ces murs, affrontant les bruits et les bousculades de la population rurale, qui, je dois admettre, m'a semblé assez proche des Bworks, créatures hideuses, dénuées d'intelligence et au language incompréhensible. Je préfère ne pas m'attarder dans le coin et j'emprunte enfin le pont m'amenant chez moi, ma chère Pandala.


Les sons, les couleurs, l'humidité, tout m'a finalement manqué ici, dans ma jungle. Les hostilités sont pourtant omniprésentes dans le coin. Beaucoup de conflits éclatent entre les citées ennemies pour s'approprier certains villages riches en matières premières. Mais depuis que je suis dans cet état étrange, je me sens encore plus proche de la contrée des "Pandawas". J'avance doucement, redécouvrant la zone, émerveillé par ce qui me fut si familier. Je compte rendre visite à ma famille, espérant qu'elle réussisse à apaiser mon âme et me restituer le sourire que j'ai perdu. Je traverse les champs de riz, contourne les forêts de bambous et j'arrive face à la maisonnette où j'ai respiré pour la toute première fois. C'est ici que ma première bosse m'a conféré ce nom ridicule, c'est ici que j'ai appris à lire et à me passionner par l'histoire et l'écriture. Elle ne semble pas avoir changer, malgré l'humidité qui a abimé le bois. Mes parents ne semblent pas être plus riches qu'avant, à mon grand regret, j'espère néamoins qu'ils vont bien.

J'ouvre la porte, hésitant, et constate l'obscurité en son sein. J'allume à l'aide d'une flamiche une lame qui me permet d'y voir plus clair, et je ne suis que d'avatage surpris de l'état des lieux. Du vide, il n'y a quasiment que ça, exceptés les tas de poussières et les toiles d'arachnés situés à chaque recoin de l'habitat. Ils ne sont plus là... Je préfère m'éloigner de cet endroit, triste de n'avoir pu leur dire bonjour depuis toutes ces années mais la réalité me rattrape. Je tombe face à deux pierres, leurs tombes. Cela fait 3 ans qu'ils sont enterrés à cet endroit, et je commence à être rongé par une nouvelle haine, contre moi. Je n'ai pas été à leurs côtés depuis si longtemps alors qu'ils m'ont offert de l'affection et une éducation exemplaire, malgré la pauvreté qu'ils ont connu. Je ne suis plus revenu depuis, les laissant dans leur misère alors que je pouvais les sortir de cette pénible situation. Je ne recherchais que mon propre bonheur. Ai-je toujours été cruel, sans en prendre réellement concience...? Je me laisse tomber au sol, comme submergé par une certaine fatigue. J'aimerai les rejoindre... Et ne plus supporter tout ça mais je n'ai pas le cran de renoncer à la vie, je suis un être faible et mauvais. Je ferme les yeux, espérant que tout s'arrête et je finis par m'endormir, sentant une larme roulée le long de ma joue, la dernière que je puisse leur offrir...



Message édité par Heul Mardi 17 Flovor 639 à 09h05.
Heul
Mardi 17 Flovor 639 à 09h05#
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Chapitre 3 : Captivité

Je me suis assoupi dans l'herbe, suite à tant de bouleversements et de fatigue. Pourtant, je sens que quelque chose ne va pas, que le monde me persécute. Cette sensation est aussi étrange qu'inquiétante mais j'ai surtout l'impression de rêver, avec pour seule vision un grand flou où des formes flottent, émettant des sons plus ou moins étranges. Je n'arrive pas à reprendre mes esprits, je suis prisonnier de ce monde fictif, crée par mon unique pensée. C'est du moins ce que je pensais, car la réalité me revient quelques heures après. Mes yeux s'ouvrent difficilement sur un lieu sombre, totalement différent de l'endroit où je me suis endormi. J'ai mal à mes membres, on a probablement dû me trainer jusqu'ici... D'ailleurs je n'arrive pas à me mouvoir, je suis immobilisé, attaché à ce qui semble être un lit ou pire. Je suis devenu prisonnier, moi qui cherchait à être libre, quelle ironie. Je tente d'analyser la situation, regardant avec le peu de calme qui me reste le contenu de la pièce. Il est pratiquement certain que je vais devenir sujet à des expériences, la seule question est....Pourquoi moi ?

J'attends plusieurs minutes, récupérant doucement mes esprits et, voyant que personne ne semble se soucier de moi, j'essaie de défaire mes liens, en vain. Je décide alors de réfléchir, de plonger dans les connaissances rassemblées depuis si longtemps dans ma petite tête. Mais trop réfléchir s'avère mauvais. Les pensées me viennent par centaines, se mélangeant pour finalement ne concevoir que migraines. Le stress est un frein à ma réflexion mais je dois trouver comment me sortir de là, concevoir un plan. Devenir cobaye est sûrement une punition pire que la mort en elle même, je ne veux pas de ça. Je finis par lâcher prise, comme résigné, mais surtout je cherche à retrouver mon calme et plonger dans mon subconscient. Me souvenir de ces formes apparues dans mes yeux entrouverts, alors que je plongeais dans ce semblant de comas. J'essaie de matérialiser ces apparitions dans mon esprit et je commence à y voir plus clair. Les formes se ressemblent toutes, me traînant sur le sol comme un vulgaire gibier. Je me rappelle brièvement de leur visage, ou plutôt de leur regard, étant dissimulés sous une capuche sombre.

Je sens mes paupières battre tandis que je tente de trouver un plan pour m'évader de ce qui pourrait être pire que l'enfer, mais je suis rapidement perturbé dans ma concentration, sentant non loin de moi des présences plutôt hostiles. J'aiguise mon ouïe et mon odorat, afin de percevoir au mieux ces vibrations néfastes et, leur ombre finit par se faire apparaître derrière des barreaux. Ces fines tours me montrent bien l'état dans lequel je suis, m'attacher ne suffisait pas à certifier mon enfermement. Je finis par briser le silence, forçant sur les cordes qui me bloquent tout mouvement.


Heul : Montrez-vous bande d'enfoirés ! Je sais que vous êtes là. Que voulez-vous faire de moi ?

Mes mots se répètent quelques secondes, résonnant dans tout cet espace que je commence à tant détester. L'écho finit par disparaître tandis que de nouveaux sons remplacent les précédents. De nouveaux bruits de pas se font ressentir, et je sens la présence d'une bonne dizaine de personnes, voir plus. Des chuchottements proviennent de leur direction dans un language qui m'est entièrement inconnu. Le dialecte semble proche de celui des Falistos, ancien groupe de Xelors démoniaques, mais pourtant, je pense qu'il s'agit plutôt d'un code, ou d'un language entièrement conçu par ces êtres étranges. Je finis par distinguer clairement la consonance des mots énoncés, que je répète à voix haute, sans réfléchir.

Heul : Kashim Del Ak'Har...

Le groupe stoppe immédiatement leur sorte de rituel et s'éloigne lentement. J'en profite pour tenter de me libérer, ayant récupéré un peu de force depuis mon réveil. Je tente d'exploiter la totalité de mon énergie musculaire, me concentrant au mieux pour synchroniser chaque geste. Cependant, mes chaînes tiennent bien. Je dois faire travailler ma tête, pensant à chacune des capacités que ma race détient. Elle tire en partie un grand pouvoir de l'alcool, pratique qui ne me plait pas mais j'ai mis au point un systême me permettant d'éliminer assez vite toute la substance se trouvant dans mon sang, grâce à un lait de bambou particulier, de ma composition. Je prends conscience que je réfléchis trop au point de m'éloigner de ce qui me préoccupe vraiment et je me remets en état de méditation. Je pense avoir trouvé une solution qui, cependant, risque de me mettre en danger. Je préfère la prendre et j'attire en ma main la force de l'air de la pièce, qui heureusement est assez vaste et donc en regorge. Un boule ressemblant fortement à une tornade concentrée se forme sur ma paume, prenant de plus en plus la forme d'une arme. Je fais appel à une technique que j'ai appris sur une île jadis, le Marteau de Moon. Cette attaque me frappe de plein fouet, détruisant cependant la pierre sur laquelle je me trouvais allongé. Mon sang recouvre les murs, je mets un peu de temps à me remettre sur pieds. Cependant ma lutte n'est pas terminée, il me faut franchir ces barreaux qui semblent assez résistants. Pourtant, le fer ne peut pas me retenir, mes connaissances sont encore ma meilleure arme.

Le fer est un métal pouvant fondre à partir de 1535°, il me faudrait donc parvenir à atteindre cette température même si mes capacités de maîtrise dans le feu n'est pas du même niveau que l'air en autre. Je dispose donc d'un choix réduit de sorts... Poings enflammés, flasque explosive, flamiche, foudroiement. Je ne peux utiliser les deux premières attaques n'ayant pas d'alcool ou de flasque à disposition. Le suivant ne me semble pas efficace dans ce genre de situation, il ne me reste plus qu'à provoquer la fonte du métal avec cette explosion de feu que je déploierai avec mon Aura. Actuellement je ne pense cependant pas atteindre la température nécessaire donc avant de me lancer dans cette tentative d'évasion, je pose la main sur ces barreaux pour les imprégner de vulnérabilités incandescentes. Je finis par me lancer dans cet acte demandant mes dernières forces et comme je le pensais, le fer se met à fondre suffisamment pour que je le brise à distance à l'aide de pierres et je quitte ma cellule, arrivant dans un long couloir sombre, ressemblant plutôt à un tunnel. Je fais cependant attention à ne pas emprunter la même direction de l'étrange groupe de tout à l'heure.

L'obscurité est de plus en plus présente au fil de mon avancée. Mon sang continue de couler et va probablement leur indiquer la direction que j'ai emprunté. D'ailleurs, je pense suivre la mauvaise route, m'enfonçant d'avantage dans leur repère. Le clan a probablement dû se diriger vers l'extérieur et je réfléchis à un nouveau plan, tandis que des pas pressés commencent à se faire entendre au loin. Je suis repéré...

Sans réfléchir, je m'élance dans un nouvel effort qui peut me coûter la vie, mais je prends le risque. Je concentre au niveau de mon pied droit toute l'humidité de l'endroit où je me trouve, dont une partie de mon sang. Je lance ainsi une Vague à lame dans le sens inverse des bruits, afin d'étendre des traces de ce liquide vital un peu plus loin. J'en profite pour m'agripper aux briques des murs et à me suspendre au plafond, caché dans l'obscurité. Le groupe est bien à ma recherche et je le vois s'éloigner dans l'étroit passage tandis que j'emprunte désormais la direction opposée. Je repasse devant ma prison et je continue ma route à toute vitesse, même si la fatigue se fait de plus en plus ressentir. J'avance cette fois ci vers la lumière et je peux voir après quelques minutes le ciel clair recouvrir ce lieu de malheur. Visiblement, il n'y a rien d'autre que cette entrée cachée par un vulgaire buisson. Leur base est uniquement souterraine et plutôt que de me poser de nouvelles questions maintenant, je poursuis mon échappatoire, me cachant entre les chaînes et les chataigniers. Visiblement je suis en plein Amakna, je le sens à cet air frais et à la végétation de la région. Je cours encore, sans m'arrêter pour arriver enfin à une zone plus peuplée. Les villageois me regardent d'un air méfiant ou intrigué mais je ne m'en soucis pas. Je finis par entrer dans une maison qui heureusement n'a pas été vérouillée et je m'effondre devant ses occupants qui ne s'attendaient probablement pas à la visite d'un visiteur tel que moi.


Heul
Mercredi 25 Flovor 639 à 10h14#
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Acte II : Dans l'ombre

Chapitre 1 : Transition

Une douce odeur se fait ressentir dans la pièce où je me trouve, est-ce dans mon rêve ? Je reconnais un parfum familier, me rappelant vaguement les landes de Sidimote. Ca doit être de l'Oliviolet. Puis, je laisse mon odorat découvrir d'autres senteurs... De la Cawotte mélangée à d'autres légumes. J'ouvre les yeux, la faim me réveille. Je me retrouve ainsi dans une petite maison de la région Brakmarienne, soigné et en bonne santé. Je comprends vite que ses occupants y sont pour quelque chose et je me lève, ne voulant leur causer d'avantage d'ennuis. Un feu crépite dans la cheminée, d'où l'odeur de bois que j'ai ressenti il y a quelques minutes. Je suis visiblement au premier étage de l'habitat et je descends les marches, apercevant dans la cuisine celle qui s'est logiquement occupée de moi.

Heul : Bonjour, excusez-moi...

??? : Ah, tu es enfin réveillé !

La propriétaire est une jeune disciple de Feca, elle vient m'acceuillir, visiblement heureuse que j'aille mieux. Ca fait plusieurs années que je n'avais pas reçu un peu de gentillesse de la part d'autrui. J'avais oublié ce qu'est de sourire, ce qu'est la chaleur d'un vrai foyer.

Heul : Merci de vous être occupé de moi, je ne vais pas m'imposer d'avantage, j'ai quelques soucis à régler.

??? : Tu ne veux pas manger un peu avant ? J'ai préparé un peu de soupe, autant que tu en profites.

Je m'approche de la jeune fille qui me donne une impression de déjà vu. Ses cheveux d'un rose clair sont assez peu communs mais accentuent ce charme que je ne sais définir. Elle semble généreuse et un peu "enfant" ce qui est loin d'êre déplaisant. J'accepte son invitation, prenant place à la table où elle dépose des couverts pour deux personnes. J'en déduis qu'elle vit seule ici, et j'en suis surpris, car elle ne correspond pas du tout à la mentalité des occupants de la cité sombre.

??? : Au fait, je ne me suis pas présentée. Mon nom est Sadako, heureuse de faire ta connaissance...

Heul : Heul. Enchanté.

Elle verse la crème onctueuse dans une assiette aux motifs de roses de différentes couleurs tandis que je la regarde faire, ayant du mal à dissimuler mon envie de savourer le potage. Sadako est jeune et semble pourant si mûre. Elle doit probablement avoisinnée la vingtaine d'années, voir un peu moins, et elle arrive néanmoins à mener une vie décente.

Sadako : Voilà, régale toi, mais peux-tu par la même occasion me faire une faveur ?

Heul : Laquelle ?

Sadako : M'expliquer ce qui t'est arrivé.

Je replonge dans mes pensées, revenant à cet instant où mes yeux se sont ouverts sur cet horizon nouveau, constitué des barreaux de mon ancienne cellule. Les images me submergent, me rappelant chaque instant de ma lutte pour vivre et être libre. La jeune Fecate dévoile sous ses airs enfantins une réelle inquiétude à mon égard, j'en suis touché, et pour la remercier, je ne peux que lui raconter le peu que je sais sur mon calvaire.

Heul : Je ne sais pas ce qu'on me veut, mais un groupe étrange, une secte peut être, m'a fait prisonnier. J'ai réussi à m'enfuir et c'est là que tu m'as retrouvé mais...

Je me rappelle d'un étrange détail. Lors de mon échappatoire, je me suis retrouvé à Amakna mais là... Je doute qu'elle m'ait porté et traversé les landes ainsi.

Sadako : Je pense connaître la question que tu te poses. Tu as perdu conscience chez un ami de ma soeur à qui je rendais visite. Nous nous doutions que tu étais en danger et donc nous avons préféré t'éloigner de la ville pour venir ici.

Heul : Je vois... Merci.

Il existe en ce monde des être capable d'aider, sans rien attendre en retour. Je n'aurai plus cru tant de générosité en ce monde tourmenté, par les guerres, les démons, la cupidité... Finalement, la vie vaut-elle le coup d'être vécue ?

Je continue de me délecter de cette délicieuse soupe dont je me suis resservi quelques fois, puis je me lève et débarasse la table, par politesse. Je garde des valeurs que je ne peux me défaire, même après avoir plongé dans les Ténèbres. Une fois la vaisselle effectuée, je me prépare à quitter les lieux, non seulement pour ne pas la déranger mais surtout pour qu'elle ne soit confrontée à des dangers que moi même ignore.


Sadako : Tu pars déjà alors, j'espère que tu repasseras de temps en temps.

Heul : Oui, avec plaisir. Encore merci de m'avoir soigné et d'avoir partagé ce repas.

Sadako : Que vas-tu faire maintenant ? Ils vont te poursuivre non ?

Heul : Je ne sais pas si je leur suis si précieux que ça, excepté que je connais leur existence.

Sadako : Fais attention à toi alors, Heul.

Je pose ma main sur son front, comme le ferait un grand frère pour rassurer sa soeur.

Heul : Ne t'inquiète pas, je ne les laisserai pas me retrouver si facilement.

Je quitte la maison, sans énoncer de mot supplémentaire et surtout, pour ne pas dévoiler ce que je pensais perdu... un sourire. Merci de ta bonté Sadako, pour toi qui garde cette lumière en ton coeur, je me dois de vivre. Je la retrouverai peut-être un jour aussi... la mienne.

Brakmar la Sombre, citée concentrant normalement les âmes les plus tourmentées et cruelles, semble si paisible en cette soirée. Mais je sens que cette tranquilité que j'aimerai tant renouvelé, jour après jour, ne sera pas présente indéfiniment. Je ne sais pas ce que le destin me réserve, je ne sais pas où me rendre, mais je continuerai mon combat... pour survivre et surtout... pour que la lueur qui arpente l'obscurité de mon âme revienne, grandisse et me fasse enfin apprécier d'être là.

Heul
Jeudi 19 Martalo 639 à 10h48#
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Chapitre 2 : Le vol du savoir

Je quitte avec hâte la citée démone afin de me rendre dans les champs de Cania, au delà des landes de Sidimote. La route est longue mais je sens que l'heure est venue de retrouver un vieil ami que je n'ai plus revu depuis une bonne année maintenant.

Virgil Nildoyen, mon partenaire Enutrof et surtout, grand philosophe et penseur de notre génération. Nous avions lancé ensemble de nombreuses hypothèses et sa spécialité demeure les origines de la vie sur le monde des 12. Il a longtemps étudié les Dieux et l'histoire de notre univers, rassemblant des textes antiques et autres bijoux d'antant, que ce soit des pierres, os ou autres vestiges du passé. C'est d'ailleurs grâce à lui que j'ai eu l'idée de rassembler tout le savoir dans un écrit commun, un recueil qui s'épaissit de jour en jour d'anecdotes, idées et autres textes que je juge intéressant. Je l'ai un peu abandonné depuis mon changement psychologique mais je ne cesse de réfléchir. J'ai peut-être perdu ma gentillesse mais l'envie d'apprendre semble demeurer. Quoiqu'il en soit, il me semble que Virgil avait apprécié ma proposition d'encyclopédie et a décidé également de rassembler tout ce qu'il découvre au fil du temps dans son propre ouvrage.

J'espère donc trouver dans son livre ce que veulent dire les mots "Kashim Del Ak'Har", récités lors de mon emprisonnement, ou un quelconque indice pouvant me faire comprendre ma situation actuelle. Je suis certain qu'il est succeptible de m'aider... Je plonge d'ailleurs la main dans ma sacoche et subitement, je m'arrête net. Je ne l'ai plus. Mon recueil, le travail de toute une vie, semble avoir été volé par le clan. Je suis certain de ne pas l'avoir perdu, il y n'a que cette solution possible. Qu'espèrent-ils découvrir dedans ? Je ne pense pas que cette source de savoir leur soit vraiment utile.

Je reprends tout de même ma route, pressant le pas. Je commence à douter du bien être de mon ami. S'ils cherchent aussi à rassembler toute sorte de connaissance, ils ne vont pas tarder à lui rendre visite, si ce n'est déjà fait. Je finis par apercevoir au loin une petite cabane de bois, en sale état. Mes craintes se concrétisent et je me mets à courir en sa direction, détruisant du blé, du lin, de l'avoine ou du seigle sans retenu. J'entre immédiatement et constate avec soulagement que mon ami est là, bien vivant, mangeant avec grand appétit un rôti de Bouftou. Je m'approche avec assurance,heureux de le voir en bon état. Il m'arrive encore d'éprouver de la satisfaction finalement.

Le pauvre Virgil semble avoir senti ma présence et, sans que j'y prenne garde, il se glisse sous la table, comme un animal effrayé. Lui qui n'a jamais été très sportif se donne du mal pour fuir.


Heul : Virgil, n'ait pas peur, c'est moi, Heul !

Il montre le bout de son nez et ses yeux remplis de peur se remplissent de larmes. Il sort à toute vitesse et se jette dans mes bras. Je ne suis pas du genre à montrer quelconque affection, surtout maintenant, mais il a l'air d'être complètement désemparé.

Virgil : Heul, tu es vivant ! Je suis si content mon ami.

Heul : Du calme Virgil, qu'est ce qui te met dans un état pareil ?

Le petit Enutrof se calme et prend place de nouveau face à son assiette. Il respire par à-coups mais tente tout de même de prononcer quelques mots.

Virgil : Des personnes... sont venus et ont fait de ma petite maison ce que tu vois à l'heure actuelle. Ils recherchaient mon encyclopédie et d'ailleurs, ils ont réussi à le trouver. Je ne sais pas comment ils ont su que nous écrivions ces livres, ni quelle utilisation en faire.

Heul : Nous ? Ils ont dit quelque chose à mon sujet ?

Le vieil Enutrof semble perturbé et hésite avant de prendre la parole.

Virgil : Sur la première page recueil, j'ai réalisé l'article le plus important de tous... J'ai parlé de toi.

Je suis étonné sur le coup, puis touché et intrigué.

Heul : De moi ?

Virgil : Je suis un philosophe mon chez ami, j'ai principalement étudié la vie de ce monde mais toi, tu t'es intéressé à tout, tu m'as donné l'idée d'écrire, tu m'as énormément appris.

Je deviens silencieux, laissant ma réflexion agir sur toutes ces informations que je viens d'emmagasiner dans mon esprit.

Heul : Kashim Del Ak'Har...

Virgil pose immédiatement sa petite main ridée sur ma bouche, comme si je venais de prononcer une incantation interdite.

Virgil : Ne prononce plus jamais ces mots damnés Heul. Oublie les...

Heul : Explique moi avant tout pourquoi ? Qu'est ce que ça signifie ?

L'Enutrof se pose contre sa chaise, montrant d'avantage son inquiétude.

Virgil : A proprement parlé, je l'ignore. Mais je suis déjà tombé sur ces mots jadis, dans un livre étrange... Tout a été écrit en Falistos.

Je repense à ce peuple de Xelors Démons, bannis sous terre après le chaos qu'ils engendrèrent. Ils devraient d'ailleurs ne plus exister.

Virgil : Je ne pense pas que ces Xelors aient réellement rédigé cet ouvrage, mais un être aux intentions malsaines qui auraient étudié leur langage.

Heul : Une écriture probablement oublié donc difficilement compréhensible pour une grande partie des êtres de ce monde.

J'ai un très mauvais pressentiment, pour ce monde et ceux qui y vivent.

Virgil : Nous ne sommes plus en sécurité nulle part, je suis resté ici sous cette simple pensée. Je n'ai plus l'âge pour fuir, je n'ai plus le courage de me battre. Tu es encore jeune mon cher ami, ne cherche pas l'impossible. Mène une vie paisible, sans te soucier de ces types.

Heul : Je suis déjà impliqué, mais par manque d'informations, je pense suivre ton conseil.

Il a raison, je ne peux rien faire actuellement. Je dois les laisser revenir vers moi, si c'est ce que souhaite le destin. Jusqu'à ce jour, s'il a lieu, je tâcherai de vider mon esprit et mon coeur de la partie noire qui est en moi... Si toutefois j'en suis capable.

Heul : Je suis content de t'avoir revu Virgil mais je vais devoir te laisser.

Virgil : Alors promets moi de ne rien tenter avec eux Heul.

Heul : Je te donne cette unique parole, je ne les chercherai plus.

Je commence à sortir de la petite maisonnette, faisant un signe d'au revoir à mon cher ami, il en fait de même et je m'éloigne, pensant désormais à ce que sera le nouveau tournant de ma vie. Où vivre ? Que faire ? Toutes ces questions deviennent désormais mes priorités.

Message édité par Heul Vendredi 27 Novamaire 639 à 11h10.
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Vendredi 27 Novamaire 639 à 11h09#
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Chapitre 3 : Du rire aux larmes

Lassitude, c'est le terme le plus apte à qualifier ma vie actuelle. Une routine s'installe doucement dans mon quotidien, alors que j'essaie vaguement de mener une vie normale en Amakna. La peur demeure, prenant conscience que le groupuscule me retrouvera tôt ou tard mais jusqu'à présent, mes journées ne se résument qu'au travail et à l'entrainement. Le front en sueur, les muscles engourdis, je lutte quotidiennement contre les limites de mon corps. Pourtant, je pense être heureux en ce jour, non pas à cause de la splendeur des paysages m'avoisinnant, mais tout simplement parce que je me sens libre, utilisant mon corps pour subvenir à mes besoins. La richesse ne me manque pas, je peux enfin profiter de biens plus importants comme l'air pur, la fraicheur de la flore et surtout le fruit de mon dur labeur.

Je ne me comprends pas, étant partagé entre ennui et plaisir. Il me manque encore quelque chose d'essentiel pour jouïr pleinement de ma vie de Pandawa. Le mal habite encore mon coeur meurtri par les vieilles blessures du passé. Est-il la cause de mon état actuel ? Mon visage affiche souvent un large sourire mais mon âme ressent autre chose, de la peine, de la rage...? Mon existence n'est plus qu'une répétition excessive de tâches physiques et je finis par repenser, peu importe l'intensité de ma fatigue. Je suis libre, mais prisonnier de mes propres démons.

Un déclic, un désir, je ne sais pas si ma solitude en est la cause, mais je me suis mis à dessiner. Ma plume glisse sur le papier avec acharnement, retranscrivant chacune de mes pensées les plus chaotiques. Je m'enlève ainsi, par le biais de l'art, une grosse partie de mon fardeau. Les teintes demeurent sombres, tendant principalement vers le gris, le noir et le pourpre mais finalement, j'utilise de plus en plus le rouge.
J'assimile cette couleur à la passion mais aussi à la rage et la vie. Elle donne cette part de lumière à l'oeuvre et j'en apprécie d'avantage le rendu.

Pourtant, malgré toute ma concentration, quelque chose vient troubler la quiétude de cette place. Je lève les yeux, sort de ma "transe" créatrice et me dirige vers ces sons qui me sont familiers. Le bruit des lames qui se percutent, les cris des guerriers ayant leur chair fendue, je reconnais aisément le combat à cette odeur macabre et cette tension pesante. Je les observe, intrigué par certains des guerriers qui semblent entièrement dominer le clan adverse. La mort est un art chez eux, j'en reste émerveillé même après leur victoire écrasante. Sans comprendre pourquoi, je me redresse, avance et pose un genou à terre face à ce Sram et ses troupes.


Heul : Libérez-moi de mon fardeau, laissez-moi vous rejoindre.

Yooy : Et qu'as-tu à nous offrir Panda ?

Heul : Mon art, mon savoir, mon corps et ma vie.

Yooy : Alors suis-nous et prouve... que dans ton sang et ton âme, tu es un Intuitif.

Je me redresse et enlève la fine poussière recouvrant mes vêtements. Un sourire s'affiche sur mon visage et sans dire mot, je les suis. Mon existence prend une tournure inattendue. Je vais faire de mon mieux, repousser mes propres limites et leur montrer qu'en mon coeur de démon se trouve également... un fier et fidèle membre d'Intuition, ma nouvelle famille.
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