Chapitre premier & chapitre Second
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Fiahil
Mercredi 10 Junidor 639 à 15h17#
Dih Vin
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Chapitre Premier : Évasion

« - Comment te sens-tu ? »
Stee-Janes reprit connaissance. Il se redressa et fit face au jeune homme qui l'avait interpellé :
« - Je aller bien. » Répondit-il.
La pièce où ils se trouvaient était glaciale, humide, sombre, étroite et puante... Mais ils n'y faisaient gare. Ils partageaient désormais le même lit... Sans même avoir échangé leurs noms. Ils logeaient dans les quartiers huppés de la grande Bonta... Mais enchaînés à une grille, dans les égouts du Rat Blanc. L'un des deux était blessé à la tête ; surement un peu de zèle du chaman qui gardait leur cellule. Du sang coulait sur ses vêtements pendant qu'il palpait la plaie du bout de ses doigts.
« - Tu ne devrais pas y toucher, elle va s'infecter. Laisse-moi faire. » Il sortit fil et aiguille, puis commença à recoudre. Stee avait quelques problèmes de diction, en particulier dûs au manque de contact avec les humains, mais il se décida a parler :
« - Depuis combien, temps toi ici être ?
Ce matin. Je suis tombé par mégarde dans un puis remplis de fromage pestilentiel, ensuite des Rats m'ont capturés. Et toi ?
Douze années..
Ah... » Il hésita un moment puis continua : « Quel est ton dieu ? Moi je suis disciple de Féca.
Je pas avoir dieu, pas connaître. Je être ici depuis longtemps. »
Le jeune homme termina son œuvre, songeur, puis invita son camarade à prendre un peu de repos sur la planche qui leur servait de lit. Quant-à lui, il resta un moment à regarder la lune. Son esprit échafaudait des plans d'évasion, repassait quelques souvenirs à la lumière, puis se torturait à trouver une explication sur son compagnon qui dormait paisiblement : Comment est-ce possible qu'il ne prie aucun des Douze ? Combien d'année a-t-il véritablement passé dans cette cellule ? Pourquoi était-il là ? Qui est-il ?

Stee déposa le corps, assoupis, de son protecteur sur la paillasse. Il sourit un bref instant puis lui souffla dans l'oreille :
« - Je regretter de pas passer journée encore avec toi, mais je devoir partir. Ici être dernière nuit. Je attendu douze années, je pas attendre. Chance à toi. »
Le lendemain, lorsque le garde vint apporter la frêle pitance de ses prisonniers, Il n'en trouva aucun. L'hiver était rude. Le corps étendu sur la paillasse était éteint, le jeune Féca était mort de froid. A ce même instant, Stee courrait à travers les plaines de Cania, vêtu de simples braies.

Les premiers jours furent insoutenables. Le « Saigneur Blanc » n'avait pas crut utile de lancer ses sbires à la poursuite de son esclave, mais la tension qu'éprouvait Stee était permanente. Chaque bruissement de brindille le faisait sursauter, chaque envol de corbac était guetté. Il traversa les champs, puis les plaines, et atteignit les landes de Sidimotes, en moins de trente jours. Le jeune homme n'avait pas arrêté sa course effrénée depuis le bord des murailles Bontariennes, ne dormant que quelques heures et n'ayant pour nourriture la seule dépouille des corbacs qu'il chassait. La lumière étincelante du soleil était nouvelle pour lui, ses yeux et sa peau le brûlaient, il souffrait en silence fuyant les plaines comme la peste. Puis vint Brakmâr, Enfin.
Dès qu'il arriva à portée des remparts, un cor résonna et les portes s'ouvrirent. Stee, paniqué, tourna la tête dans tous les sens, cherchant une cachette, une pierre ou un buisson. Lorsque le bataillon de garde déferla sur lui, une flamme s'alluma dans ses yeux ; il se rua dans leurs rangs, provoquant la surprise parmi les miliciens. Les hallebardes sifflaient, la confusion régnait, le jeune esclave se défendait en assénant de vif coups de poings aux plus téméraires des soldats ; mais il fut bientôt encerclé par ceux-ci, les chafers archers guettaient ses moindre mouvements depuis les murailles. Il cracha par terre. L'un des miliciens cria quelques mots d'une voix rude, et instantanément les autres se mirent à rire. Stee était désemparé. Deux gardes le prirent alors par l'épaule et l'emmenèrent en plein milieu de la place marchande, ils déplacèrent une grille et l'enfermèrent dans ce qui était les égouts, et s'en allèrent et riant.
Épuisé, Stee tremblait. Sa vision se délia et l'odeur de sueur étourdi ses sens jusqu'à ce qu'il perde connaissance. Ses rêves ne furent que confusion, peur, et angoisses ; l'endroit où il s'était endormi lui rappelait celui qu'il avait fui pendant un mois, tout en étant différent. Ceux-ci avaient une autre odeur, opposée a ceux de bonta qui puaient les banquets arrosés, ils avaient l'odeur rance de la sueur. Tandis que son esprit arpentait les méandres de l'imagination, une vision lui apparu. Une jeune femme à la silhouette très féminine et aux bras ensanglantés complimenta l'exploit qu'il avait réalisé en quarante jours. Elle lui proposa des pouvoirs à la hauteur de son endurance, mais en contrepartie il devrait lui faire allégeance jusqu'à la fin de sa vie, ou bien mourir. «
Qui êtes-vous ?
Je suis l'une des douze. Je suis Sacrieuse
Mais je ne peux accepter votre proposition, je ne sais même pas qui je suis. J'ai servi le rat blanc pendant douze ans.
Oublie le passé, seul le présent et l'avenir comptent. Donc je te pose la question : Acceptes-tu de devenir un Sacrieur ?
Je.. J'accepte.
Tu jures de me promettre fidélité ?
Je le jure.
Va ! Tu seras désormais Stee-Janes. »
Le jeune élu murmura dans son sommeil « Stee-janes » puis ses rêves reprirent.




Chapitre Second : Souvenirs et Découvertes

Les mois. Les années passèrent. Le jeune Sacrieur avait acquis une force surprenante sous le toit du Seigneur noir. L'entrainement particulièrement adapté aux rats -beaucoup plus résistants que lui- avait trempé son caractère et ses muscles. Il était plus vif, plus précis, plus endurant qu'à son arrivée dans les égouts. Son arrivée. Il s'en souvenait comme au premier jour.
C'était il y a trois ans. Juste après son évasion ; sa cavale dans les plaines, ce long mois passé sur cette terre désertique. Il avait été capturé par des gardes de Brakmâr, et ceux-ci, désireux de s'amuser un peu, l'avaient laissé tremper dans les égouts toute une nuit. Le lendemain, lorsque les soldats étaient venus le cueillir, il avait disparu. En vérité, les rats s'étaient appropriés le « prisonnier » durant la nuit. Ils l'avait mené devant leur chef, et celui-ci avait déclaré dans le dialecte si compréhensible des rats : «
Quel jeune fou es-tu pour t'aventurer dans mon domaine, en pleine nuit ?
Je... Je ne suis pas fou...
Stee parlait d'une voix faible, a peine audible. Il ne réfléchissait plus. Il était exténué.
Qu'es-ce que tu es ?
Sacrieur...
Hum hum. Voyons voir... Pas de blessures profondes... Dentition correct... Pas d'armes cachées... Tu pourrais me servir.
Le maître se tut un moment, continuant son examen en silence, puis il s'assit dans son fauteuil et parla distinctement :
Voici ce que je te propose. Je te nourris, je te soigne, je t'offre la protection de mon royaume, mais en échange, tu deviendras un de mes disciple jusqu'à ce que je te libère, et tu m'obéiras. Une maison contre ta liberté. Voilà le marché. Acceptes-tu ? »
Agenouillé sur les dalles brûlantes, le jeune garçon n'avait aucun but, aucun endroit où aller. Il n'avait rien a perdre, et l'idée de retourner dehors lui répugnait. Il accepta et jura fidélité au maitre sous-terrain de la sombre cité.

Les jours passés dans les canalisations de Brakmâr s'étaient succédés avec monotonie. Stee se levait lorsqu'on lui demandait, se couchait lorsqu'on lui laissait le temps. Il apprenait à manier le sabre, la hache, l'arc ; avec le plus d'efficacité possible. Il devait frapper fort avec les armes rudimentaires volées aux miliciens. Lorsqu'un exercice était trop difficile ou qu'il échouait sans raisons, le Maître Noir lui ordonnait de recommencer jusqu'à ce qu'il réussisse, ou qu'il soit si fatigué que tout son corps ne soit plus qu'une douleur atroce.
Ces entrainements lui rappelaient les lacérations du fouet, même si les circonstance étaient différentes. Le fouet. Il y avait goutté lorsqu'il était détenu dans les geôles Bontariennes. Un peu trop d'ailleurs. Son évasion n'avait pas été une partie de plaisir. Il avait dû attendre d'être assez grand et assez fort pour escalader le conduit qui surplombait sa cellule, et en même temps assez mince pour se glisser a travers les barreaux de la grille. A bonta les banquets allaient bon train, et il n'était pas rare de voir des montagnes de nourriture rejoindre les déchets habituels. Ce genre d'événement était une aubaine pour les rats, et rares sont ceux qui les manquaient. Ce fut la raison qui permit a Stee de s'évader. Les gardes étaient parti festoyer, plus personne ne surveillait sa cellule, son compagnon grelottait en dormant, mais aucun bruit ne se fit entendre lorsqu'il disparu dans un silence absolu.
Un jour, son « saigneur » se décida à le conduire chez Sphincter. Un court voyage a travers les souterrains d'Amakna fut nécessaire pour rencontrer le Roi. Le jeune disciple passa brillamment les épreuves qui lui furent imposées, et il fut affranchit. Les seuls vestiges visibles de son existence dans l'ombre étaient, dorénavant, sa connaissance parfaite de la langue des rats, et son compagnon : Atouin -donné par Sphincter en signe de reconnaissance-. Sa nouvelle vie pouvait commencer.

Son premier contact avec le monde des hommes fut rude. La lumière lui brûlait les yeux à tel point, qu'il devait porter un capuchon pour couvrir son visage, la plupart du temps. Il découvrait le monde avec l'esprit d'un enfant, sans être conscient des dangers qui l'entourait. Même s'il était le meilleur guerrier sous terre, ses capacités se trouvaient fortement altérés à la lumière.
Dès le troisième jour à l'air libre, alors qu'il chassait dans la forêt d'Amakna des animaux qu'il n'avait jamais vu, un contremaître bûcheron l'enrôla comme ouvrier. L'homme faisait pratiquement deux fois sa taille et deux fois sa largeur ; aussi, Stee n'osa pas le contrarier et empoigna la petite hache émoussée qu'on lui tendait avec un léger sourire forcé. Le tas de muscle lui désigna un bosquet de frêne en grognant. Lorsque le jeune homme s'acquitta de sa tâche, le colosse emporta le tas de bûches fraichement coupés et lui donna une petite bourse de pièce d'or en échange. C'est ainsi qu'il fit connaissance avec l'argent.
Quelques temps plus tard, le contremaitre lui annonça qu'il n'avait plus besoin de lui et qu'il pouvait librement partir dépenser ses « kamas ». Il se dirigea donc vers Astrub. Un troupeau de bouftous broutait paisiblement, surveillé par une jeune Fécatte rêveuse. Il la salua d'un geste puis longea les murs de la cité en vue de franchir les portes. Lorsqu'il arriva au niveau du corps de garde, un incroyable brouhaha lui choqua les tympans. Une foule compacte était tassée devant un établissement fortifié gardé par trois chouettes. Fuyant cet endroit, il passa devant deux statues qui représentaient des dieux inconnus, puis il se faufila a l'intérieur d'une haute masure.
Une fois ressorti de la ville, il examina ce qu'il avait acheté : un arc de bonne facture, une paire de dagues, des bottes en cuir, une solide ceinture, un large chapeau qui venait de Pandala, et une cape usée. Cela lui convenait. Il avait également remplis un sac de provisions, et ramassé une carte de la région. L'aventure pouvait commencer.

Message édité par Stee-janes Mercredi 10 Junidor 639 à 15h17.
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